Plus encore, le philosophe doit saisir cette opportunité pour mieux prendre conscience de ses vices, de ce qu’il doit réformer en lui pour devenir meilleur. Révèle la mission qui t’a été confiée par Zeus, par tes actes, et, même si personne ne le remarque, qu’il te suffise d’être toi-même en bonne santé morale et heureux. Nous avons tous besoin, à certains moments, d’être réprimandés. » (Epictète, « De même que le soleil n’attend pas les prières et les incantations pour poindre à l’horizon, mais brille immédiatement et est salué par tous, toi non plus n’attends pas d’être acclamé, applaudi et loué pour bien agir, mais rends volontairement service et, comme lui, tu seras aimé.

Il s’agit de passer du jugement de l’autre au jugement de soi, de se questionner soi-même, de prendre le temps de se regarder en face et de se poser la question: qui suis-je? C’est pourquoi la figure du maître, ou du directeur de conscience, est si importante, à l’image de Socrate guidant Alcibiade.
Ce que confirme Marc Aurèle dans les «Si l’on peut me convaincre et me montrer que je juge ou que j’agis à tort, je serai content de changer; car je cherche la vérité, qui ne peut être un dommage pour personne; or celui qui persiste dans son erreur ou son ignorance subit un dommage.» (Marc-Aurèle, Le jugement de l’autre, lorsqu’il est justifié, doit donc conduire le philosophe à un exercice d’introspection. Ce que l'étranger voit d'abord, c'est le meilleur, les bons sentiments pour la galerie; et c'est pourquoi nul n'est prophète en son pays. » (Epictète, Avant de juger qui que ce soit, il faut d’abord et avant tout se juger soi-même, et déterminer ainsi ce qui, dans notre vie, doit être réformé ou non. Citation de Félicité de Genlis; Le dictionnaire critique et raisonné (1818) » « D’où nous a-t-il ramené ce sourcil arrogant?

– VauvenarguesLe sage ne fait pas dépendre son état intérieur du comportement ou des paroles des autres.Être critiqué sévèrement est une occasion de faire preuve de discipline personnelle et sagesse.Le critique insulte l’auteur on appelle cela de la critique. Il y a donc un travail nécessaire à effectuer sur le jugement que les autres portent sur moi, afin de ne plus être troublé, et d’appréhender ce jugement de l’autre de manière rationnelle, ce que proposent les stoïciens, et en particulier Epictète.Tout d’abord, il est important de comprendre, pour Epictète, que le jugement de l’autre fait partie des choses qui ne dépendent pas de moi:« Parmi les choses qui existent, les unes dépendent de nous, les autres ne dépendent pas de nous.

– Carlson. # Esprit moqueur, petit esprit. Et comment puis-je changer?Socrate (à droite) et Alcibiade (à gauche), détail de l’Ecole d’Athènes, de RaphaëlLe jugement de soi par soi, s’il n’est pas une tâche aisée, pourrait paraître le meilleur moyen de se connaître soi-même, et le jugement de l’autre, en ce sens, n’être que le point de départ d’un jugement de soi plus approfondi. » (Epictète,  « Un homme de bien n’agit jamais pour paraître, mais pour avoir bien agi. Ce carnet a également pour but de faire connaître les richesses de la pensée tardo-antique, et discuter de l'intérêt des textes de cette période pour le lecteur contemporain: pourquoi lire ces auteurs d'un autre temps? » » (Arrien, De même, l’homme politique, lorsqu’il agit de manière juste, ne doit pas tenir compte de la clameur de la foule, comme le rappelle Epictète dans les deux sentences suivantes:« Comme l’oie ne craint pas les cris stridents ni le mouton les bêlements, ne t’effraye pas de la lame d’une foule insensée.

Comment doit réagir le philosophe? Citation de Étienne de Jouy; L'Hermite de la Chaussée d'Antin (1814)

Devenir son propre juge: voilà ce à quoi Epictète nous invite ici. » (Epictète, « Si tu veux qu’on parle bien de toi, apprends à bien parler. Or, les jugements que les autres portent sur moi sont une source constante de troubles.

Faut-il, comme on pourrait le penser dans un premier temps, rester indifférent, puisque l’opinion de l’autre ne dépend pas de moi? Très peu d'hommes gagnent à être connus. Comment parvenir à arrêter de juger les autres ? La citation de départ, néanmoins, suggère très fortement l’attitude du philosophe face aux jugements négatifs justifiés:« Ne rougis pas de ce qui vient de l’opinion, de même, ne te soustrais pas à ce qui vient de la vérité.