Pendant longtemps la supériorité de l’Humain sur le règne animal n’était pas discutée. Au contraire, si, face au miroir, il frotte son front, c'est qu'il a conscience que le miroir lui renvoit sa propre image. L. Sneddon et ses collègues en déduisent que l'on ne peut pas réduire ces comportements à des réponses purement réflexes et que les poissons sont susceptibles d'éprouver de la douleur.Le zoologiste James Rose, de l'Université du Wyoming, réfute ces conclusions car, selon lui, les poissons n'ont pas la masse nerveuse critique pour éprouver la douleur, puisqu'ils n'ont pas de néocortex. De cette question dépend en partie l'attitude de l'homme vis-à-vis de l'expérimentation animale, de l'élevage et de l'alimentation, mais aussi du simple entretien de son jardin : un escargot avalant un vermicide, un rat ingérant du poison, un cafard asphyxié par des aérosols toxiques, ressentent-ils les affres de l'agonie ? Il s'ensuit, selon D. Denton, que « la conscience en tant que propriété fonctionnelle du tissu neuronal est susceptible d'avoir évolué dans des directions divergentes… et que des formes de conscience différentes ont pu évoluer ».Du reste, aux yeux de A. Damasio, l'apparition de la « conscience-noyau » ou « protoconscience implicite » repose essentiellement sur des régions du cerveau évolutivement plus anciennes, situées au cœur du cerveau plutôt qu'à sa surface. Mais il convient aussi d'ajouter que nous avons à présent à notre disposition des critères objectifs, comportementaux et physiologiques, révélant que la conscience n'est pas indispensable pour perturber profondément le fonctionnement normal des organismes victimes d'agressions nociceptives. Zoom sur les animaux qui ont conscience d’eux-même. Les chemins de l'évolution ont été multiples, si bien que de nombreuses espèces ont évolué sur des voies parallèles.L'histoire évolutive des oiseaux est à ce titre exemplaire puisqu'elle est totalement indépendante de celle des mammifères.
Tout d'abord, les hirondelles ne construisent pas leur nid n'importe où, mais choisissent de préférence des endroits protégés, comme des granges, des étables, des écuries, voire des greniers, des garages ou des ponts. La revue Current Biology publie aujourd’hui deux études sur la réaction de chimpanzés au décès d’un proche. En effet, le problème de la conscience a été longtemps un sujet débattu par les philosophes, mais des biologistes se sont récemment emparés de la question. Des éléments de réponse viennent de l'étude du système nerveux des animaux.La conscience de soi peut être étudiée chez le chimpanzé par le "test de la croix". Conformément à la loi informatique et liberté du 6 janvier 1978, mise à jour par la loi du 6 août 2004, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification et d'opposition aux données vous concernant en écrivant à l'adresse abonnements@sciencesetavenir.frMarée noire du MV Wakashio : une catastrophe écologique s’abat sur l’île MauriceDes indices d'une très rare désintégration du boson de Higgs annoncés par le CernLe visage du peintre Raphaël reconstitué en 3D par une université italienneL'Univers possède-t-il une limite ? Une fois encore, les chercheurs ont prouvé que les animaux s'écartaient plus significativement du tapis pour donner un bâton que pour transmettre des tongs. Et de fait, on sait combien les grands singes, mais aussi les dauphins et les orques, sont capables de reproduire consciemment, et non pas simplement par mimétisme, les comportements de leurs congénères, voire ceux des hommes.En conclusion, il semble que la conscience chez les diverses espèces animales soit effectivement plus une question de degré que de « tout ou rien ». L'accès direct à n'importe quelle forme de conscience animale nous étant inaccessible, nous ne pouvons faire l'hypothèse de son existence que de manière indirecte, et par analogie, sur la base d'observations comportementales ou neurophysiologiques.
Pour le second contrôle, les deux chercheurs ont voulu vérifier si les éléphants ne se sont pas écartés du tapis juste parce-que son revêtement les gênait.Pour tester cela, chacun leur tour, les pachydermes ont été placé sur un tapis avec à côté d'eux une pile de tong. Il montre que les anthropoïdes, mais aussi certains autres mammifères, ont progressivement acquis, grâce à la conscience explicite qu'ils ont de leurs mouvements, la capacité de prévoir les comportements des autres, ce qui leur suffit pour constituer des groupes sociaux sophistiqués fondés sur la coopération, la réconciliation et la tromperie. Ce savoir est largement suffisant pour que nos sociétés établissent des règles strictes afin de protéger les animaux contre les dommages que nous leur infligeons encore trop souvent par ignorance, indifférence ou inconscience.René MISSLIN est professeur émérite de l'Université Louis Pasteur de Strasbourg.M.
Déclaration : Les animaux ont conscience d’eux Un groupe international de scientifiques de renom a signé la Déclaration de Cambridge sur la conscience dans laquelle ils déclarent leur soutien à l’idée que les animaux ont autant conscience d’eux que les humains, la liste comprend tous les mammifères, les oiseaux, et même les poulpes.