Tous les gouvernements qui ont tenté de légiférer sur la laïcité de l'État au Québec ces quinze dernières années s'y sont cassé les dents. Cette lutte pour l’égalité doit s’inscrire dans un cadre plus large de lutte contre toutes les inégalités et les exclusions.La demande de donner priorité juridique à l’égalité homme-femme est non seulement irrecevable, mais révèle une contradiction fondamentale. Il faut officialiser dans la législation québécoise le principe de la séparation entre les religions et l’État et veiller à ce qu’il s’applique à tous les organismes publics. Cette situation nuit au développement de certains instruments visant à baliser la laïcité québécoise. En affirmant le caractère pluraliste et démocratique du Québec, la primauté du français comme langue commune ainsi que l’égalité entre les hommes et les femmes, l’interculturalisme doit être remodelé et travailler à souder l’engagement des nouveaux arrivants à respecter les bases laïques des institutions publiques. Tout celles et ceux qui, en 2017, écrivaient que de se couvrir le visage en utilisant des services publics était nécessairement un comportement asocial qui nuisait au « vivre-ensemble ».Dans une envolée populiste au possible, mardi, elle a proposé l’amalgame douteux selon lequel le port du masque pour des raisons sanitaires s’apparenterait au port de signes religieux.Et comme, en situation de pandémie mondiale, la population accepte temporairement, pour endiguer la propagation du virus, de se couvrir le visage, quel mal, alors, y aurait-il à cautionner que les services publics soient rendus et reçus visage couvert pour des raisons religieuses?Si le couvre-visage en situation de pandémie mondiale ne nuit pas au «vivre-ensemble», il n'y a pas de raison pour que la banalisation du port de signes religieux y nuise! À ceux qui s’inquiètent des dérives populistes de Christian Rioux au Ce qui «vieillira mal», ce sont les attaques de ce genre contre la loi 21, lesquelles rebutent même plusieurs critiques de ladite loi.En mai dernier, en réaction à une autre charge de certain(e)s militant(e)s anti-laïcité qui faisaient exactement le même genre de raccourci douteux entre laïcité et port du couvre-visage en temps de pandémie mondiale, Nadia El-Mabrouk, Daniel Baril et Claude Kamal Codsi, du Rassemblement pour la laïcité, répondaient de la manière suivante:«Malgré la formidable absurdité d’une telle affirmation, le fait que plusieurs l’évoquent publiquement, dans l’intention manifeste de ridiculiser la Loi sur la laïcité de l’État, nous force à réagir. Pour faire suite à la chronique de Mme Francine Pelletier parue dans Le Devoir du 24 octobre, nous vous voulons apporter quelques corrections. L’État québécois et ses institutions sont laïques : leurs décisions et leurs actions sont indépendantes des pouvoirs religieux. Plus il y aura de pays qui instaureront la Laïcité dans leurs institutions, plus la laïcité en France sera protégée. Ça va de soi!Plus loin dans cette discussion, Émilie Nicolas répond, à quelqu’un qui lui fait remarquer que «la seule raison pragmatique pour laquelle les gens se couvrent le visage est la pandémie», que nenon!«Pis l’hiver aussi. Quant au caractère laïque de la société québécoise que l’interculturalisme prétend privilégier, le Québec doit malheureusement se contenter de vœux pieux dans la mesure où la défense de la laïcité ne se retrouve dans aucune loi. Quand ce sera possible, nous serons en mesure de parler véritablement de pluralisme sans aucune hantise d’être tombés dans les filets du multiculturalisme, ni dans ceux d’une identité nationale ethnocentrique et excluante. En faveur du projet de loi sur la laïcité de l’État, on trouvera l’Association québécoise des Nord-Africains pour la laïcité … Elle interdit le port d’un signe religieux à certaines personnes en situation d’autorité dans l’exercice de leurs fonctions, par exemple :Pour permettre la vérification de son identité ou pour des motifs de sécurité, une personne doit avoir le visage découvert pour recevoir certains services gouvernementaux. D’ici quelques mois, d’ici quelques semaines, en fait, l’Assemblée nationale adoptera le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État. Mais pour celles et ceux qui sont allergiques à la loi 21, l’occasion est trop belle. C’est l’évidence. Une tournée pour la laïcité au Québec Le 21.04.2019 à 17h46. La loi adoptée le 16 juin 2019 définit et consacre formellement la laïcité de l’État dans le cadre législatif actuel, notamment en fixant cette exigence dans la Charte québécoise des droits et libertés de la personne et en interdisant le port de signes religieux à certaines personnes en position d’autorité, y compris le personnel enseignant ainsi que les directrices et les directeurs … S’intégrer, c’est se positionner en fonction de l’intérêt commun, refuser la ghettoïsation et assumer sa responsabilité citoyenne.Depuis les années 1980, le Québec affirme soutenir l’interculturalisme comme modèle de gestion de la diversité et d’intégration des nouveaux arrivants, bien que la concrétisation de ce modèle s’avère encore passablement floue. Le malheureux amalgame entre racisme et laïcité ne peut être le signe que d’une incroyable méconnaissance de la laïcité ou de la mauvaise foi de certains opposants à la Loi sur la laïcité de l’État. Les demandes incessantes d’accommodements religieux ont des retombées négatives sur les immigrants qui se retrouvent ainsi stigmatisés. Le “couvre-visage” est un accessoire recommandé, de façon très temporaire et en raison de conditions sanitaires exceptionnelles, à toute personne, femme ou homme, ne pouvant respecter la consigne de distanciation physique. Cela signifie qu’aucune religion n’est favorisée par rapport à une autre. La laïcité s’inscrit désormais dans la Charte des droits et libertés de la personne. Dans la situation actuelle du Québec, au sein du Canada, les mesures politiques sont plus limitées, mais elles existent. Si nous présumons de la bonne foi des intervenants, nous considérons alors essentiel de revenir aux fondements de la laïcité, manifestement incomprise. Aucun raccourci ne sera épargné.Au cours des dernières semaines, dans la foulée des manifestations qui ont fait suite à l’assassinat de George Floyd, un homme noir, par des policiers de Minneapolis, un autre raccourci douteux a été à la base d’attaques contre la Loi sur la laïcité de l’État.Plusieurs militants anti-laïcité ont voulu faire le rapprochement entre racisme (systémique) et laïcité de l’État.