Or l'intérêt désigne d'abord le profit et l'utilité, pratiques et immédiats. On a d'ailleurs vu ressurgir l'idée d'un droit à l'oubli qui viendrait compléter le devoir de mémoire. C'est par exemple le sens que prend la psychanalyse telle que la conçoit Freud, permettant de remonter aux périodes les plus primitives de la vie de l'individu et d'accéder à une meilleure connaissance de nous-mêmes.Nous avons donc intérêt à étudier l'histoire, car nous trouvons, dans la connaissance du passé, de quoi éclairer notre présent, comprendre et construire notre identité. Imaginez l’exemple extrême : un homme qui serait incapable de ne rien oublier et qui serait condamné à ne voir partout qu’un devenir; celui-là ne croirait pas à sa propre existence, il ne croirait plus en soi, il verrait tout se dissoudre en une infinité de points mouvants et finirait par se perdre dans ce torrent du devenir. Trois problèmes principaux se posent : d'une part, l'homme est un agent libre. Lorsque nous comparions, par exemple, la crise des subprimes de 2008 à celle de 1929, cela ne nous empêchait-il pas de voir la particularité de 2008 ? L'histoire participe à cette conscience de l'homme qui cherche à donner sens à son action par les mots et a parole :“Car le monde n'est pas humain pour avoir été fait par des hommes, il ne devient pas humain parce que la voix humaine y résonne, mais seulement lorsqu'il est devenu objet de dialogue.” Hannah Arendt, Vies politiques (1974).Or le temps où nous nous façonnons une image de nous même n’est pas, selon Hannah Arendt, celui du travail parce que l’“animal laborans” est pris dans le temps court de la nécessité vitale et de l’intérêt. On a pu parler d'un devoir de mémoire, de lois mémorielles, dans la mesure où il importait d'assurer ce lien avec le passé. Pouvons-nous tirer des leçons du passé ? La promotion récente de l'idée d'un devoir de mémoire, le nombre croissant de commémorations, les questions lancinantes sur l'identité et les racines rendraient presque cette question incompréhensible si l'histoire elle-même ne nous apprenait pas à relativiser l'importance de l'étude de l'histoire. On ne peut reproduire les succès du passé, ni même être certain d'en éviter les échecs, on ne peut en répéter les recettes puisque les circonstances variant les mêmes causes ne produiront pas toujours les mêmes effets. L'étude de l'histoire, telle que nous la connaissons le plus souvent, porte sur les événements marquants du passé. Or, quel est-il ? Seule la continuité dans le temps fait l'identité d'un individu, d'une nation, et seule l'étude du passé, sa transmission par la mémoire et par l'histoire, permet d'assurer une telle continuité. Pourtant le terme « reflet » renvoyait à des...Dissertation : Savons nous toujours ce que nous désirons ?

Cette discipline appartient tellement à notre formation commune que l'on peut trouver un peu provocateur de nous demander pourquoi nous avons intérêt à nous consacrer à de telles études. L'artiste fait évidemment éprouver, ressentir mais on ne comprend pas bien en quel sens il donnerait à comprendre. Les croyances, les normes, la communication et la façon de vivre Écrivez! Pour t’encourager On peut affirmer que tout l'intérêt des plus hautes activités humaines telles que l'art, la science, la morale ou la philosophie c'est justement d'être désintéressées.C'est ce qui distingue les activités dites « libérales » des autres activités humaines, communes du point de vue de la finalité avec les animaux.Ce qu'Aristote écrit ainsi de la philosophie, qui signifie ici la science vaut aussi pour l'histoire  : « C'est, en effet, l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. → Débat démocratique permanent et instruit est la condition d’un monde où chacun puisse se reconnaître.Transition : même si on peut identifier plusieurs raisons d'étudier l'histoire, l'idée d'intérêt pose problème et doit être éclaircie.1°) L'idée de faire une chose par intérêt est une idée qui peut se comprendre mais dont la grandeur, la noblesse voire la dignité pose problème. De quelle nature peut être notre « étude » de l'histoire ?

Cela est d'ailleurs vrai individuellement et collectivement.

La connaissance des faits, de la manière la plus objective possible, joue ainsi un rôle crucial par exemple en Afrique du Sud après l'apartheid (ce sont les travaux de la commission-vérité et réconciliation) ou au Rwanda après la guerre civile et le génocide.