Josette Chicheportiche traduit : « Demain, je réfléchirai à un moyen de le faire revenir. Nous avons demandé à notre traductrice de coller le plus fidèlement au texte et surtout de ne pas le réinterpréter », poursuit l'éditeur qui a fait connaître à la France « Sukkwan Island » de David Vann (prix Médicis 2010 du roman étranger), ou encore le magnifique « La traductrice a respecté ces consignes. « Autant en emporte le vent » est une « œuvre indémodable qui, grâce à Josette Chicheportiche, a non seulement très bien vieilli, et en plus est très moderne », pointe l'éditeur. En somme, à un jour près… ». Une traduction qui fait parler les personnages noirs de façon très caricaturale.

Le chef d’œuvre de la romancière américaine Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent, publié en français en 1939, la même année que la sortie du film éponyme aux 10 Oscars, paraît jeudi pour la première fois dans une nouvelle traduction. Rien à voir avec la nouvelle traduction : « Brent se tourna sur sa selle et appela le palefrenier noir […]. […] Ji n'ai pas rema'qué que vous li avez dit quèque chose pou'la met'en colè'. D'autant qu'il avait pris la peine de prévenir en amont la directrice de Folio de ce projet pourtant estampillé « top secret ».« Autant en emporte le vent » est un « monument de la littérature classique américaine du XXe siècle et sa publication nous est apparue comme une évidence », insiste l'éditeur. Alors que les manifestations contre les violences raciales se poursuivent dans le monde, et que HBO retire le film de sa plateforme, le roman de Margaret Mitchell entre au catalogue des Editions Gallmeister.

Il raconte l'histoire de Scarlett O'Hara dont les parents détiennent Tara, une importante plantation de coton. De son côté, Gallimard estime que si la traduction de Pierre-François Caillé est bien « indéniablement un produit de son temps, au même titre que le roman, elle continue de ravir par son charme et d'impressionner par sa rigueur ».« La langue française du XIXe siècle était très ampoulée avec des longues phrases, juge pour sa part Oliver Gallmeister. « C'est un grand roman féministe, car aussi insupportable soit Scarlett, j'ai été époustouflé par la modernité de son personnage, s'emballe-t-il Alors que des héroïnes comme Votre adresse mail est collectée par Le Parisien pour vous permettre de recevoir nos actualités et offres commerciales. Comment vous li c'oyez moi espionner li Blancs ? »C'est à Josette Chicheportiche, dont la réputation n'est plus à faire, que Gallmeister a confié la traduction d'« Autant en emporte le vent ». Et un coup de massue en cette période déjà difficile pour le petit éditeur Gallmeister, spécialisé en littérature américaine. C'est un peu David contre Goliath. Sans compter, ajoute-t-il, qu'il traite « d'un pan douloureux de l'histoire américaine qu'est la guerre de Sécession, cette guerre civile dont les conséquences sont toujours cruellement d'actualité ».S'il est « dégoûté par ce coup bas », Olivier Gallmeister espère que cette guéguerre ne fera pas d'ombre à son roman. Dès les premières pages du roman, on peut ainsi lire chez Folio : « Brent se tourna sur sa selle et appela le nègre […]. Après tout, demain est un autre jour ». Depuis plus d'un an, il travaille sur une nouvelle traduction du chef-d'œuvre de Margaret Mitchell « Autant en emporte le vent », dont les droits sont tombés dans le domaine public en janvier.

[…] J'avons pas remarqué que vous avez dit quèque chose qui l'a mise en colère. Fresque intemporelle sur l'amour et la guerre, « Autant en emporte le vent » paru en 1936 nous plonge au cœur de la guerre civile américaine entre les Sudistes et les Yankees entre 1861 et 1865. Pourquoi qu'vous pensez que j'espionne les Blancs ?